Le Corbusier, un architecte unique et des œuvres à part

A l’instar d’Oscar Niemeyer (1907-2012) et de Tadao Ando (1941 – ), Le Corbusier est un architecte unique et fait partie des grands architectes de ce monde. Il marque aussi la naissance de trois courants majeurs dans l’architecture moderne : le purisme, le brutalisme et l’architecture-sculpture.

Aujourd’hui, il laisse des réalisations architecturales exceptionnelles, disséminées en France mais aussi à travers le monde, que nous aimons faire découvrir à des groupes de passionnés ou d’architectes.

Voyage architecture : Graffiti de Le Corbusier

Qui est Le Corbusier ?

Charles-Edouard Jeanneret dit « Le Corbusier » nait le 06 octobre 1887 en Suisse, dans une ville qui se distingue par son savoir-faire en horlogerie. Issue d’une famille unie, il grandit entre un père, émailleur de montres, une mère pianiste qui enseigne aussi la musique et un frère, Albert de 18 mois son ainé. Enfin, il sera naturalisé « français » dans les années 1930.

Les passions et les voyages de Le Corbusier

Passionné de dessins, il entre à l’école d’Art de la Chaux-De-Fonds, sa ville natale. Puis, il est repéré et encouragé par son professeur Charles L’Eplattenier. Charles-Edouard Jeanneret s’oriente dès lors vers l’architecture et réalise son premier bâtiment en collaboration avec René Chapallaz, lui-même collaborateur de Charles L’Eplattenier. Les deux hommes réalisent ainsi la « Villa Fallet » dans un style « sapin » en privilégiant des éléments de construction et de décoration de la région.
Ensuite, c’est à partir de 1907, que Charles-Edouard Jeanneret entreprend une longue période de voyages initiatiques à travers l’Europe. De l’Italie à l’Allemagne en passant par La France, il croque et il note, méthodiquement, inlassablement. C’est à Paris qu’il ressent les plus grandes émotions et inspirations.

Le Corbusier part en Allemagne

Pourtant, en décembre 1909, il quitte Paris pour passer les fêtes de fin d’année à la Chaux-De-Fonds et commence. Dès le printemps 1910, il réalise un grand tour des villes allemandes qui incarnent la modernité. Puis, après un bref passage de quelques mois au sein de l’atelier d’architecture de Peter Behrens, il s’ennuie. Il envisage alors un nouveau voyage initiatique qui doit marquer selon lui la fin de ses études et un passage à l’âge adulte.

Le Corbusier va plus loin

En juin, il arrive à Prague, point de départ de son périple, puis se rend en Grèce et en Turquie. La mue est totale, lorsqu’en 1912 Charles-Edouard revient à la Chaux-De-Fonds. Il enseigne à l’école d’Art et s’installe comme architecte au service du bien-être individuel et collectif.

Le Corbusier et la première guerre mondiale

En février 1917, son soutien à la cause française et à la situation d’après-guerre, l’incitent à retourner à Paris. Il s’installe dans le 6ème arrondissement et entame une participation engagée dans la reconstruction. Il rencontre de nombreuses personnalités dans le monde des arts et de l’industrie et entreprend de nombreux projets.

Le Corbusier : un tournant

En 1920, il prend le pseudonyme de « Le Corbusier », inspiré du nom d’un aïeul belge « Lecorbésier » pour signer ses articles dans la revue « L’esprit nouveau », revue qu’il a créée et qui lui permet de diffuser ses idées neuves.

En 1925, il travaille sur de nombreux projets dont le célèbre « plan Voisin » un réaménagement de Paris qui proposait de démolir une partie des bâtiments de la rive droite pour y construire de hauts immeubles modernes. D’ailleurs, exposé à la polémique et souvent controversé, Le Corbusier a travaillé sur de nombreux projets ambitieux et radicalement modernes dont peu ont été réalisés.

Le Corbusier et les « cinq points clés de l’architecture »

Pourtant la villa Savoye, conçue en 1928, lui permettra d’illustrer son concept des « cinq points clés de l’architecture » :

  1. le pilotis ou colonnes,
  2. la fenêtre en bandeau,
  3. le plan au sol libre,
  4. la façade libre
  5. et le toit-terrasse ou toit- jardin.

Après-guerre, l’architecte conçoit la « cité radieuse » à Marseille et la chapelle de Ronchamp en Franche Comté mais le plus souvent ses études restent à l’état de projets et ne sont pas concrétisées.

Les œuvres de Le Corbusier en France

Les œuvres de Le Corbusier couvre une période allant de 1920 à 1960.
En 2016, 17 réalisations de l’illustre architecte ont été classées au patrimoine mondial de l’UNESCO parmi lesquelles :

  • 1928- 1931 : Villa Savoye à Poissy, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2016. Cette « machine à habiter » comme il se plaisait à l’appeler est la concrétisation de sa théorie des cinq points.
  • 1947-1952 : Cité radieuse à Marseille, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2016. Cet habitat collectif illustre un nouvel art de vivre en communauté.
  • 1950-1955 : La chapelle du Haut à Ronchamp, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2016, pensée pour être en harmonie avec l’environnement naturel cet édifice religieux est le premier réalisé par l’architecte.

Les œuvres de Le Corbusier à l’étranger

Enfin, les œuvres de Le Corbusier ne se limitent pas à la France. Il reçoit des commandes des 4 coins du monde et laisse son empreinte d’architecte visionnaire et novateur en Suisse, en Allemagne, aux USA, en Argentine, en Inde et même à Tokyo au Japon. D’ailleurs il construit à Tokyo, en 1955, le Musée National des Beaux-Arts de l’Occident.  L’influence de Le Corbusier rayonne partout dans le monde.

Les œuvres d’Oscar Niemeyer sont très inspirées de celles de Le Corbusier, s’épanouissent au cours d’une longue carrière. Ils travailleront ensemble sur le projet du siège des Nations Unies à New York,

L’architecte autodidacte Tadao Ando, quant à lui va beaucoup s’inspirer de Le Corbusier. L’une des oeuvres très inspirée par celles de Le Corbusier est la Benesse House sur l’île de Naoshima.

Le Corbusier : le couteau suisse des arts

Théorie de l’Architecture selon Le Corbusier :

Les cinq points clés servent de base à ses projets en s’appuyant sur les développements des techniques et l’évolution du mode de vie entre le 19ème et le 20ème siècle. En sa qualité d’architecte visionnaire et créateur, il observe le grand collectif que représentent les êtres humains et tente de répondre à leurs besoins de bien-être.

  • Les pilotis permettent de circuler librement sous le bâtiment offrant un jardin sous la maison.
  • La fenêtre en bandeau est intégrée de façon ininterrompue dans la façade. Ainsi cela favorise une lumière tantôt traversante, tantôt zénithale et de larges vues sur l’extérieur.
  • Le plan libre offre l’avantage d’un agencement intérieur décloisonné. Cela résulte donc une optimisation de l’espace ainsi qu’une grande liberté de circulation.
  • La façade libre est une enveloppe indépendante de la structure. Ainsi on peut créer des fenêtres ou ouvertures aux formes et dimensions de son choix.
  • Le toit jardin est un espace « perdu » que Le Corbusier veut, comme dans le bassin méditerranéen, transformer une pièce en plein air pour se reposer, se détendre, apprécier le panorama. Sorte de jardin suspendu, à l’écart du bruit et baigné de lumière.

Les meubles Le Corbusier

Non seulement Le Corbusier est architecte mais il a aussi imaginé et créé un nombre incalculable de meubles. Ainsi on dénombre environ 340 pièces uniques dont quelques créations iconiques comme la chaise longue en cuir « LC2 » en 1928 puis la chaise longue « LC4 » en 1929.

La polychromie architecturale Le Corbusier

C’est l’outil idéal composé de 63 nuances reparties en 9 groupes de couleurs et d’ailleurs une œuvre d’art à part entière. Inspirées par la nature, les nuances forment un système de couleurs harmonieuses qui peuvent être combinées entre elles.

L’Art façon Le Corbusier

Le Corbusier est un artiste complet. Peintures abstraites, dessins, sculptures sur bois, émaux, tapisseries et gravures, il se plait à étudier les formes, les couleurs, les matières.  Ses lettres et ses notes sont illustrées de dessins et de peintures. De toutes ses œuvres, la plus emblématique reste sa lithographie de 1963 intitulée « La main ouverte ». Dessin simple et modeste accompagné d’un texte « Reconnais cette main ouverte, la main ouverte dressée comme un signe de réconciliation, ouverte pour recevoir, ouverte pour donner ».

Le Corbusier inventeur de mesures

Le Modulor est une échelle de proportions inventée par Le Corbusier qui prend la forme d’une silhouette humaine afin de replacer l’homme au centre de l’architecture et du design. Publié en 1949, le Modulor est utilisé dans la construction de l’Unité d’habitation de Marseille et dans le Couvent de la Tourette. Cet écrit compte parmi les plus importants de toute l’histoire de l’architecture.

Conclusion : Le Corbusier est un génie avant-gardiste. Il reste parmi les références incontournables dans le domaine de l’architecture !

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