Street art ou art urbain : Ne vous emmêlez plus les pinceaux !

Qu’est ce que le Street Art ou l’art urbain ?

Le terme « street art », fait référence à l’acte de création artistique qui intervient dans la rue, le plus souvent en toute illégalité.  Il s’approprie les lieux publics. Il est réalisé par des artistes (inconnus ou célèbres) souhaitant faire passer un message politique fort ou dénoncer la société. Cependant avec des autorisations, il est considéré comme un « art public ». Le street art est créée par le people pour le peuple.

Le « street art » se distingue par une grande diversité de techniques et de styles (comme des peintures murales) alors que le Graffiti se concentre sur des signatures artistiques et des lettrages stylisés à l’aide de bombes de peinture.

L’origine du Street Art

Il est né à la conjonction de mouvements esthétiques et d’un contexte socioculturel et économique des années 1970. Le véritable premier mouvement s’appelle le « Graffiti writing ». C’est en effet avec deux graffeurs, Cornbread « le parrain du Graffiti » et Cool Earl, qu’il voit le jour à Philadelphie.

Dès son jeune âge, Cornbread (de son vrai nom Darryl Mc Cray) écrit inlassablement sur les murs de son quartier et de son école l’inscription « Cornbread Loves Cynthia ». Cornbread se déclarait « graffeur » et non artiste. C’était pour lui un moyen « d’échapper aux pressions du ghetto ».  Aujourd’hui il est considéré comme le premier graffeur « moderne » au monde.

Cornbread fera des adeptes notamment Cool Earl aussi considéré comme étant l’un des pionniers du mouvement graffiti. Le graffiti explose quelques années plus tard à New York, le berceau de la culture Hip-Hop. En effet le graffiti est en train de prendre naissance dans le South Bronx, au rythme enflammés des Bboys et MCs. Les premiers taggueurs délimitent le territoire de leurs crews (1).

Au début, certains crews s’attaquent aux wagons de marchandise, aux métros avec des tags. D’ailleurs ces tags sont le surnom ou le pseudo du taggueur suivit d’un chiffre : le pseudo représente l’identité du taggueur et le numéro de rue. Par exemple « Taki 183 », surnommé Taki et habite la 183éme rue.

C’est alors qu’apparaissent les premiers « bloc letter ». Il s’agit de lettre carrée pleine et non plus de simple trait comme les tags puis les throw-up (2).

(1) groupe d’artistes autour d’une même identité

(2) Le throw-up (ou Bubble) est un tag auquel on donne du volume en traçant un contour direct. C’est une forme intermédiaire entre le tag et la pièce. Un minimum de couleurs sont nécessaires, l’une pour le remplissage, l’autre pour le contour. Les angles sont aussi plus arrondis.

Street Art : sur quel support et avec quoi ?

Les techniques, les styles et les supports sont très divers.  Les graffeurs utilisent comme support un mur, un banc, une boîte aux lettres, une cabine téléphonique etc, et comme matériaux l’aérosol, la peinture, la craie, ou la colle. Certaines des couleurs et des formes sont inspirées des aurores boréales (voir notre article ci-dessous).

Au sein même de la communauté des artistes, ils peuvent s’identifier comme des « writers », «urban artist » ou bien encore des  « aerosol artists ». Le graffeur est un artiste qui se sert de son imagination pour réaliser des œuvres visuelles avec la technique du graffiti.

Les différentes techniques du street art ou art urbain

Elles sont nombreuses. Du graffiti, en passant par la peinture au pochoir, les fresques murales, la mosaïque, etc., le street-art regroupe toutes les formes d’art réalisées dans l’espace urbain ou public.

 Le « graffiti »

Le graffiti est contestataire. La pratique du graffiti permet à des artistes de s’affirmer et de se sentir considérés par leurs pairs. D’ailleurs il est principalement basé sur les mots, tandis que le « street art » est plutôt basé sur les images. Etymologiquement le mot « graffiti » vient du grec γράφειν, graphein, qui signifie « écrire ». Enfin le graffeur réalise des graffitis et appose sa signature, le « tag » ou le « blaze » à l’aide d’une bombe ou d’un marqueur.

1. Le flop (ou throw-up) est un tag mais avec un travail plus soigné des volumes et des couleurs. Le lettrage est souvent arrondi.
2. Le graff est une composition complexe, de taille importante avec un travail soigné du motif, des couleurs et des volumes.
3. La fresque murale a une envergure spectaculaire car elle peut s’étendre sur l’ensemble du mur, du plafond, voire de la façade entière d’un immeuble.

Lois Stavsky (écrivaine israélo-new-yorkaise, enseignante et spécialiste du Street Art) donne au chevauchement artistique des deux formes le nom de « L’art du graffiti ». Elle le décrit comme « un graffiti élaboré, plus figuratif, utilisant des images et des couleurs proches de la plupart des peintures de street art ».

La peinture au pochoir.

• Facile et rapide d’utilisation, le pochoir (conçu par l’artiste) est réalisé en carton ou en papier.
• Il permet de reproduire par l’utilisation d’une bombe de peinture aérosol ou de peinture au rouleau une fresque.
• Artistes : Miss.Tic (FR) et Banksy (GB), Bambi (GB) etc.

 Les fresques murales.

• Réalisées à la chaux, à l’aérosol, en peinture acrylique aux pinceaux, au pistolet à peinture… Elles recouvrent en général de grandes surfaces.
• Inspirées par les grands courants artistiques (peinture classique ou contemporaine).
• Les œuvres peuvent être hyperréalistes ou abstraites.
• Artistes : DFace (GB), Pichi et Avo, (ES) Kobra(BR) etc.

 Trompe-l’œil

• Illusions d’optique, trompe-l’œil architecturaux
• Le genre pictural fait douter le spectateur, il joue avec ses sens
• Très réaliste et précis
• Artistes : Carlos Alberto (MX), Dan Witz  (US) StrØk (NO) etc.

 Le collage ou « paste up » et l’affichage.

• Les artistes s’approprient cette technique (directement inspiré de l’affichage public) dans les années 80.
• Forme d’art bien plus tolérée par les autorités car facile à enlever.
• Possibilité de superposer d’autres collages et d’ajouter des teintes de couleur.
• Artistes : Obey (US), Ernest Pignon-Ernest (FR), Levalet (FR)

 La mosaïque ou « flacking »

• Existe depuis l’époque gréco-romaine
• Carreaux de céramiques ou autres matériaux collés sur les murs ou bien sur le sol pour embellir une plaque métallique ou bien une déformation du goudron
• Artistes : Invader (FR), MifaMosa (FR) Ememem (FR), Pappas Pärlor (SE)

Il existe encore bien d’autres techniques, comme le Street Tricot (Yarn Bombing), les installations de rues (espace 3D), le Tape Art (rubans adhésifs), Sticker Bombing (autocollants)  le Flash mobbing ou bien encore la projection vidéo.

Les Célébrités sur Street Art

Il est impossible de donner une liste de tous les artistes du Street Art, cependant, quelques noms sont célèbres. Parmi eux, Banksy, KAWS, Keith Haring et Shepard Fairey qui se classent à l’échelle mondiale » parmi les cinq contemporains les plus vendus aux enchères. Par exemple l’œuvre « Girl with Balloon »  renommée « Love is in the Bin » (Banksy) été vendue aux enchères par Sotheby’s en mars 2019 à la Staatsgalerie de Stuttgart pour plus de 21.000.000 d’Euros !

Pour avoir une idée du TOP 20 des artistes de graffiti.  Vous pouvez aussi consulter :

• le blog très intéressant de Albinov,  regroupant de nombreux artistes,
• le site Internet Street Art Cities qui cartographie les oeuvres murales par ville et ce dans le monde entier.

Enfin, il est à noter que Drouot accueille dans ses murs (10-12 janvier 2025) District 13 – International Art Fair. L’occasion de voir des œuvres d’art urbain, voire même d’en acquérir.

Conclusion, le Street Art regroupe plusieurs mouvements et techniques artistiques. Vous pouvez avec nous soit le pratiquer soit le découvrir, en France ou dans de nombreuses villes du monde.

Aussi nous aimons intégrer dans nos voyages le thème du Street Art. N’hésitez pas à nous solliciter pour un voyage sur mesure ou bien encore pour un learning-trip…